À 50 ans passés, vous vous demandez s’il est encore temps de vous lancer dans un projet d’achat immobilier ?
Je vous rassure tout de suite : la question est 100 % légitime. Une fois franchie cette étape charnière de la vie qu’est la cinquantaine, on est généralement plus serein(e) : on jouit d’une situation financière stable, les enfants ont leur propre vie, et la retraite n’est plus si loin. Si, pour n’importe quelle raison, l’on n’a pas eu l’occasion de devenir propriétaire auparavant, le moment est peut-être venu de sauter le pas…
Mais est-ce vraiment le cas ? Vaut-il mieux acheter ou louer après 50 ans ? J’ai mon idée sur la question – et je vous la livre dans les lignes qui suivent.
Acheter ou louer après 50 ans ? Ça dépend de votre situation !
Peu importe l’âge : un achat immobilier est un projet qui vous engage financièrement. Avant de faire le premier pas, je vous conseille donc de vous poser les bonnes questions :
- Quelle est votre vision à long terme ?
- Avez-vous une situation stable, autant sur le plan personnel que professionnel ?
- Est-ce que vous souhaitez laisser un patrimoine immobilier à vos enfants ?
- Envisagez-vous de changer de région ou de quitter la France à moyen ou long terme ?
Vos réponses donneront une orientation à votre projet… et vous aideront à décider s’il faut acheter ou louer après 50 ans.
Car, oui, chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. Et c’est ce que je vous propose de voir maintenant.
L’achat immobilier : le prix de la stabilité
Dans un pays qui valorise la propriété, les atouts et les contraintes de l’acquisition immobilière sont rarement confrontés. Et pourtant : acheter, c’est (très) bien, mais ce n’est pas toujours la meilleure solution. Surtout passé un certain âge.
Je m’explique.
Du côté des avantages, il y a de nombreux points à souligner :
- Devenir propriétaire vous fait gagner en stabilité : c’est la fin des incertitudes quant à savoir si votre bailleur ne va pas brusquement décider de vendre ou de reprendre son logement.
- Acheter, c’est aussi une forme d’épargne « forcée » : pendant 20 à 30 ans, vous remboursez un prêt immobilier, ce qui vous contraint à débourser une somme fixe chaque mois. Une fois le crédit remboursé, vos charges seront moindres – un bon point, compte tenu de la baisse mécanique des revenus à la retraite.
- Enfin, un bien immobilier constitue un patrimoine : vous pouvez y passer vos vieux jours, le transmettre à vos enfants, le proposer à la location pendant que vous partez faire le tour du monde, ou encore décider de le revendre (en réalisant une plus-value).
Mais cette stabilité patrimoniale a un coût. En l’occurrence, les propriétaires font face à des frais plus importants que les locataires : la charge annuelle est plus lourde. Financièrement, il faut tenir compte…
- Du remboursement du crédit – la mensualité étant généralement plus élevée que le montant du loyer pour un bien équivalent, car il faut intégrer le coût de l’assurance et des garanties.
- Des charges de copropriété.
- Des impôts locaux (taxe foncière).
- Des frais d’entretien et de travaux: une catégorie qui comprend les imprévus, comme la nécessité de remplacer la chaudière ou de ravaler la façade.
Je pense que vous voyez où je veux en venir :
Se demander s’il faut acheter ou louer après 50 ans, c’est prendre en compte les contraintes qui viennent avec le statut de propriétaire. Contraintes qui sont essentiellement financières, mais pas seulement : acheter, c’est aussi « se condamner » à ne plus bouger pendant un certain nombre d’années.
Pourquoi ? Pour éviter de perdre de l’argent en revendant un bien dont les frais n’ont pas été rentabilisés. En région parisienne, on estime que le seuil de rentabilité est d’environ 12 ans pour un appartement de 50 m2.
Passé la cinquantaine, il est donc essentiel de bien réfléchir à la question. Par exemple, si vous envisagez de tout quitter dès 65 ans pour filer sur la Côte d’Azur, il n’est peut-être pas pertinent de vous endetter sur 25 ans pour acheter un appartement…
La location : une manière de rester flexible
À l’inverse, la location porte une promesse de flexibilité. Vous pouvez décider de déménager du jour au lendemain : même en respectant le préavis imposé, vous pourrez bouger dans les semaines qui suivent.
Autre avantage : le locataire n’a pas de prêt à rembourser. La différence entre le montant du loyer et une mensualité hypothétique, il peut la placer ou l’investir ailleurs.
J’en profite pour vous signaler qu’il n’est pas rare d’investir dans du locatif quand on est soi-même locataire… C’est même avantageux à plus d’un titre !
Quant aux inconvénients, vous les identifiez aisément : moins de stabilité, l’impossibilité d’aménager le logement à votre guise, l’impression de « jeter l’argent par les fenêtres », etc.
Une question clé : le crédit immobilier après 50 ans
Je ne crois pas qu’il y ait un âge idéal pour acheter un bien immobilier. Je pense, au contraire, qu’un projet de ce type peut être lancé à n’importe quel moment de l’existence. Après tout, nous avons tous et toutes des parcours très différents, et chacun(e) se doit de trouver le bon moment pour investir dans son habitation.
Pour autant, passé un certain âge, il y a un obstacle à ne pas négliger : celui du crédit. Bien sûr, il n’y a pas d’âge limite pour emprunter… en théorie ! En pratique, les banques qui acceptent d’octroyer un prêt après 50 ans ont des exigences plus strictes, en particulier en ce qui concerne les assurances (plus une personne est âgée, plus son profil est considéré comme étant « à risque »). Et la durée du prêt sera forcément limitée.
Un gros apport personnel (disons : 30 à 40 % du montant du prêt) est susceptible de grandement faciliter les choses. Mais cela implique d’injecter dans votre achat une part considérable de votre épargne.
Acheter ou louer après 50 ans : le choix vous appartient !
Je vous résume l’affaire :
- Acheter, c’est bien si vous êtes installé(e) de façon durable et que vous n’avez pas l’intention de bouger. Cela vous permet de vous débarrasser du poids d’un loyer une fois à la retraite, et d’avoir un patrimoine bien à vous.
- Louer, c’est pratique si vous comptez vous déplacer ou que vous préférez placer votre argent ailleurs que dans la pierre. Rien ne vous empêche d’épargner pour acheter comptant un petit appartement délicieux sous le soleil, une fois votre vie active laissée derrière vous.
Bref, acheter ou louer après 50 ans, c’est avant tout une problématique personnelle : il n’y a pas de réponse universelle, pas de recommandation qui s’applique à tout le monde de la même manière.
Si vous me dites : « Je compte bien rester à Charenton jusqu’au bout » et/ou « Je veux laisser quelque chose à mes enfants », je vous dirais de privilégier l’achat.
Si vous me dites : « Dans 15 ans maximum, je laisse tout derrière moi pour m’installer sur les îles du Pacifique », je vous conseillerais plutôt de rester locataire.
Est-ce que c’est plus clair pour vous ?
Sinon, je vous propose d’en discuter de vive voix… en prenant rendez-vous !